Le développement d’un important débat axé sur l’importance du témoignage pour les acteurs humanitaires et plus généralement sur une réflexion éthique et morale sur la position des institutions humanitaires face aux violences de masse a laissé au second plan différentes questions pourtant essentielles concernant les activités du Comité international de la Croix Rouge (CICR) durant la Deuxième Guerre mondiale. Dans ce cadre, notre propos est d’analyser les opérations humanitaires menées par le CICR en faveur des détenus des camps de concentration nationaux-socialistes durant la dernière phase de la guerre sur le continent européen. Ce travail montre, au-delà des risques encourus par les délégués engagés en Allemagne, les difficultés du CICR d’organiser une opération humanitaire en faveur des détenus des camps de concentration dans les conditions très particulières de la fin de la guerre sur le continent européen. Pensée comme une organisation de renseignement, de protection et d'assistance dédiée aux prisonniers de guerre, la réponse du Comité international, bricolée dans l’urgence, dévoile les difficultés de l’institution de se réinventer durant la dernière phase de la guerre et le rôle mineur qui lui est réservé dans les programmes d’occupation imposés par les troupes alliées.
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